TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 14 mars 2022

Zoom Afrique du 14 mars 2022

Télécharger 📥        Podcast 🎧

Après la rupture diplomatique avec la France et l’expulsion de la force Barkhane et ses alliés européens du territoire malien, les feux semblent au vert pour négocier avec certains leaders des groupes armés qui sèment la désolation dans le pays...

Actualité en Afrique :

  • Ouganda : les échanges transfrontaliers avec la RDC ont augmenté de 44% en janvier 2022
  • Burkina Faso: treize gendarmes tués lors d’une embuscade dans le Centre-Nord
  • Déraillement du train en RDC: Macky Sall présente ses condoléances à Félix Tshisekedi et prompte rétablissement aux blessés
  • Côte d’Ivoire Tengrela: ouverture des frontières avec le Mali, levée des sanctions CEDEAO/UEMOA pour les camions-bennes chargés de clinker

Analyses de la rédaction :

1. Sénégal: les rebelles s'affaiblissent face à l'armée

Au Sénégal, dimanche soir, faisant état de tirs à l'arme lourde qui seraient entendus vers Sindian, au sud du pays. Mais à travers un communiqué officiel rendu public très tard de la soirée, la grande muette a confirmé l'information: "Dans le cadre de leurs missions régaliennes de sécurisation des personnes et des biens, les Armées ont lancé, le dimanche 13 mars 2022, une opération dont l'objectif principal est de démanteler les bases de la faction MFDC (Mouvement des forces démocratiques de la Casamance) de Salif Sadio situées le long de la frontière nord". Ainsi, selon la Direction de l'information et des relations publiques des armées (Dirpa), "cette opération vise également, à détruire toutes les bandes armées menant des activités criminelles dans la zone et à neutraliser toute personne ou entité collaborant directement ou indirectement avec elles".

La même source de rappeler que "les Armées restent déterminées à poursuivre ces actions de sécurisation et à préserver, à tout prix, l'intégrité du territoire national".

Cette vaste opération militaire est menée quelques semaines après la libération de sept soldats détenus par Sadio suite à un accrochage mortel en frontière gambienne.

Cette opération militaire lancée ce dimanche 13 mars 2022 est une mission de sécurisation, selon l’état-major à Dakar, au nord de cette région agitée par la rébellion indépendantiste du MFDC, près de la frontière avec la Gambie. Cela fait suite aux accrochages survenus le 24 janvier entre des soldats sénégalais de la force Cédéao en Gambie, et des combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance.

Le dossier de la Casamance au Sénégal rappelle un peu le dossier de la région du Tigré en Éthiopie et également celui des zones anglophones au Cameroun. Ces pays combattent les groupes de rebelles, car outre leurs nombreuses revendications indépendantistes, il est clair que ces groupes ont des puissances extra continentales qui les manipulent et les utilisent comme levier de pression sur les États africains. Là où il y a des rebelles, il n’y a pas de groupes terroristes et évidemment il n’y a pas non plus de terroristes là où il y a déjà des groupes rebelles comme cela. Attaquer ces rebelles fait intervenir l’ONU et les droits de l’homme et ramène de nombreuses ingérences de la part de la Communauté internationale, des ONG, de l’ONU, etc...Ces organismes internationaux attendent toujours que les États africains les laissent faire. Et les laisser faire, met en danger une nation dans son entièreté. Ce qui pousse de plus en plus de pays africains a lancé une offensive contre ces groupes rebelles afin d’empêcher certaines puissances malveillantes vouloir les utiliser comme levier de pression.

 
2. Mali: Paris humilié persiste

Décidément le retrait forcé des troupes françaises du Mali, en plus de l’humiliation, devient une pilule difficile à avaler pour le président français Emmanuel Macron.

Que dire aussi de la présence russe au Mali ? Elle provoque tout simplement une hystérie collective au sommet de l’État français. Macron, lui-même, Jean Ive LeDrian, Florence Parly, respectivement ministre des Affaires étrangères et de la Défense, se sont donnés en spectacle dans un concert de diatribes contre les autorités maliennes.

Les incessantes déclarations sur le Mali et ses dirigeants de ces trois responsables français ont apporté la preuve sur leurs vraies intentions et leurs véritables motivations concernant notre pays. La présence française au Mali ? Elle a d’autres objectifs (inavoués) que de ramener la paix…

Retrait des forces françaises, présence russe sur le sol malien, ce sont là donc deux événements qui motivent l’ire de Paris contre notre pays.

Alors pour ” laver l’affront” et punir ” les putschistes ” Macron ne manque pas d’imaginations encore moins de plans diaboliques. D’ailleurs, la France a toujours eu recours à des méthodes tordues à chaque fois qu’elle veut déstabiliser un pays qui décide de prendre son destin en main. Pour preuves : la destruction de la Libye par les Occidentaux sous l’instigation de Nicolas Sarkozy. Et l’invasion du nord du Mali en fin 2011 par une horde de groupes armés (venus de la Libye), aidés et poussés dans leur entreprise par la France et le Qatar. La suite est connue.

Aujourd’hui, tout indique que Macron a bien assimilé les leçons de déstabilisation de Sarkozy (il traine encore derrière lui les nombreuses casseroles de son passage à l’Elysée.).

Le Mali devient (encore) une cible pour le locataire de l’Elysée. En effet, dans une volonté manifeste de faire plier le pays et ses autorités, Macron a mis d’abord à contribution certains chefs d’État de la CEDEAO. Résultat : Des sanctions fusent contre le Mali et des dirigeants du pays. Curieusement au même moment, la CEDEAO et la France ferment les yeux sur ce qui se passe dans d’autres pays de la sous-région et qui sont dans une situation identique que le Mali : Transition militaire. Vous avez dit deux poids deux mesures ?

En outre, les autorités françaises ont vainement tenté d’entraîner dans leur sillage d’autres pays de l’Union européenne après avoir échoué à faire voter une résolution de l’ONU contre le Mali.

Et comme si tout cet acharnement contre notre pays ne suffisait pas, Paris a l’évidence concocte d’autres machinations contre le Mali. Dans ce sens des événements se multiplient à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Ce sont là des signaux qui ne trompent pas.

Pour arriver à ses fins, Macron compte-t-il sur l’appui de certains éléments touarègs qui multiplient des actes de provocation et autres déclarations incendiaires depuis quelques jours ? Tous les prétextes sont recherchés pour rallumer le foyer du nord.

L’État malien doit être sur ses gardes et surtout vigilant face aux nombreuses manœuvres en cours pour faire payer cher au Mali le renvoi des forces françaises. De son côté, le médiateur algérien et la communauté internationale sont interpellés par les agissements de tous ceux qui veulent remettre en cause l’accord de paix…

Autre manœuvre contre le Mali ? Depuis quelques jours, des forces obscures tentent de détériorer les relations séculaires d’amitié entre notre pays et la Mauritanie. Ce pays, malgré les multiples pressions de la France et de la CEDEAO, a accepté d’ouvrir largement ses frontières et ses ports pour l’acheminement des produits maliens.

Ce geste de Solidarité des autorités mauritaniennes à l’adresse du Mali et ses populations semble inacceptable pour ceux-là qui n’ont aucune compassion pour un peuple malien qui tient malgré les sanctions de la CEDEAO.

Alors il est impérieux que Mauritaniens et Maliens se parlent et accordent leur violon afin de déjouer les plans de ceux qui veulent remettre en cause cette nouvelle coopération entre leurs deux pays. Car autant le Mali a besoin du corridor mauritanien, autant la Mauritanie tire un grand profit de la situation actuelle. C’est pourquoi au lieu de tomber dans le piège flagrant qui est tendu pour nuire à la relation entre ces deux États frères, la Mauritanie et le Mali ont donc décidé ensemble de faire face au problème et sans une aide extérieure. Les deux États ont reçu une délégation et une commission d’enquête mixte a également été mise en place. Au Mali, tout le monde le sait, la France ne compte pas en rester sur un échec. Pourtant, c’est bien la réalité et même si c’est une pilule difficile à avaler, il est clair qu’il faudra bien qu’elle passe.

 

3. Mali: où en est la réconciliation nationale ?

Après la rupture diplomatique avec la France et l’expulsion de la force Barkhane et ses alliés européens du territoire malien, les feux semblent au vert pour négocier avec les leaders des groupes terroristes, qui sèment la désolation dans le pays.

L’un des plus grands défis des autorités de transition est de réussir le pari de la paix, par le démantèlement des groupes terroristes. Cela doit passer non seulement par un plus grand éveil de nos troupes, mais aussi par la négociation avec les chefs terroristes, en vue de les désarmer. Pour contrecarrer toutes les velléités meurtrières de ces criminels, qui menacent les fondements même des États africains.

Parmi les points positifs de cette Transition, on mentionne le front sécuritaire, où l’armée malienne, de plus en plus bien équipée, parvient à avoir des succès dans la sécurisation du territoire. Sauf que ces derniers jours, l’on assiste à un certain réveil, des attaques terroristes se sentant en danger décident soudainement de passer à l’offensive. Ce fut le cas de l’attaque de Mondoro, dans la région de Mopti, d’Intahaka, dans la région de Gao et d’Anderaboucane, dans la région de Ménaka.

Ces événements malheureux ayant fait des victimes poussent à se demander pourquoi les plus hautes autorités tardent à enclencher le processus de discussions avec les chefs terroristes maliens. Puisque différents foras des forces vives du Mali ont déjà recommandé cette démarche, à laquelle la France s’était opposée.

En effet, le dialogue national inclusif, la conférence d’entente nationale et les concertations nationales ont plaidé pour l’Etat malien de discuter avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa. C’est donc à cette option de la carotte que doit s’ajouter la voix du bâton pour donner des chances réelles de pacification du pays.

Et ceci, malgré qu’aujourd’hui, tout le monde s’accorde pour reconnaître « la montée en puissance des forces armées maliennes ». Mais, cette embellie ne doit pas constituer l’arbre qui cache la forêt. Une vigilance exceptionnelle doit être de mise, surtout dans le contexte du départ des troupes françaises de Barkhane et de ses alliés européens de la force Takuba qui cherchent absolument à instaurer la déstabilisation du Mali pour faire payer son départ forcé.

Cet effet, avec la récente évolution de la tension entre la France et le Mali ayant abouti à une quasi-rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, il urge de saisir la balle au rebond pour reprendre l’initiative du dialogue entre « frères maliens ». Surtout que depuis plusieurs semaines, des groupes signataires de l’Accord pour la paix, issu du processus d’Alger s’agitent pour réclamer l’activation de la mise en œuvre de cet accord. Mais évidemment, cet accord a toujours été très contesté car le Mali n’en tire aucun avantage. De plus, cet accord n’a pas été signé entre Maliens, c’est bien la France qui en est l’instigatrice, car grâce à cet accord, le Nord du Mali se verrait officiellement quasi séparer du Mali.

Dans ce sens, le gouvernement, à travers le ministère de la Réconciliation nationale chargé de la mise en œuvre de l’Accord, doit prendre le taureau par les cornes. Il doit s’appuyer sur des autorités traditionnelles et religieuses et des leaders communautaires pour initier des rencontres de concertations en vue d’aller à une paix définitive, et non pas sur les directives de la France. Selon beaucoup de Maliens, cet accord doit être révisé et entièrement rédigé par les Maliens et entre Maliens. 

Parallèlement, le ministère de la Défense et le haut commandement militaire doivent, sous la supervision du chef suprême des armées, le chef de l’État, le Colonel Assimi Goïta, prendre toutes les mesures appropriées pour éviter toute nouvelle attaque surprise des forces obscurantistes. Ne dit-on pas que « qui veut la paix prépare la guerre » ? Le président de la Transition, son Premier ministre et son ministre de la Défense sont plus que jamais interpellés afin de capitaliser davantage le soutien populaire dont ils bénéficient, en tendant la main aux « frères maliens » égarés. L’apaisement est à ce prix. Les groupes terroristes qui sont à la solde de la France sont en fuite, car ils savent qu'ils ne pourront plus faire le poids face à l'armée malienne. Certains groupes maliens ont été visiblement été mis à l'écart car la France avait décrété que c'était des groupes terroristes, ce qui laisse à penser que ce n'est peut-être pas le cas en réalité, le dialogue national pourrait justement clarifier la situation et mettre au grand jour les vrais ennemis du Mali.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV